Quand tu penses pouvoir passer incognito mais ca ne marche pas | Briséis

La journée paraissait ennuyeuse. Le temps était pluvieux et je ne voyais pas du tout d'éclairci comme l'indiquait la météo. Encore un mensonge mais qu'importe… de toute façon je travaillais dans un garage dans cette nouvelle ville. Personne ne savait qui j étais et du pourquoi de ma venu ici. Je n'avais juste pas eu le choix et comme mon meilleur ami habitait ici je l'avais juste suivi pour me reconstruire. Cela ne dérangeait en aucun cas Jordan et sa petite amie que je séjourne en attendant chez eux même si j'aurais préféré avoir mon indépendance. Au moins j’avais pu trouver du boulot facilement, ce qui était déjà un point positif dans ma vie. Le fait qu'une grande partie de mes souvenirs me manquent n’étaient pas chose facile et je ne savais pas vraiment comment faire… je me trouvais complètement dépassé par les événements. En prison tout paraissait plus facile, je n'avais pas besoin de connaître les détenus, ni de m'en faire des copains puisque je savais que je ne resterai pas. Maintenant que j’étais en liberté c’était plus difficile.

« Kaleb ?! » Je resserrai un écrou puis sorti de sous la voiture grâce à ma planche à roulette. « Oui monsieur ? » Il souriait. « J'ai une cliente qui aurait besoin d'un service, tu t'en occupes ? C'est une bonne connaissance, je te fais confiance pour régler son problème.» Je me lève doucement en hochant de la tête. « Bien sûr, je viens de terminer. » Après lavage des mains, je n’allais pas l'accueillir comme ça avec plein de cambouis dessus, j'allais enfin voir qui était cette cliente. Je l'aperçu très vite. Une belle jeune femme, brune et un jolie visage se trouvait devant moi. « Bonjour ! En quoi puis-je vous être utile mademoiselle? »

Je pensais passer inaperçu, apparemment ce n’était pas du tout le cas. En voyant le visage de cette femme devant moi, j’ai tout de suite compris qu’elle savait qui j’étais et pourtant, je ne me souviens pas d’avoir vu son visage quelque part. L’avais-je déjà rencontré dans le passé ? Avec ma perte de mémoire, je ne sais pas combien de personne j’ai pu rencontrer au cours des quelques années qui se sont déroulé, je ne me rappelais même pas de la raison de ma venue en prison… j’étais d’ailleurs toujours en recherche pour savoir qui était réellement la femme que j'avais percuté d’ailleurs, j’avais envie de m’excuser, de lui dire que je n'étais pas moi-même ce soir-là. Mon meilleur ami m’avait tout expliqué et à en croire ses dires, ça n’avait pas été joli du tout... Je reste quand même stupéfait quand la jeune femme devant moi me dit que je ne peux pas toucher à son véhicule alors qu'elle vient à peine de me voir et que je n'ai encore rien dit.

Par chance, mon patron passe juste à ce moment-là et s’arrête deux secondes pour regarder cette femme qui ose m’interdire de faire mon travail alors qu’elle ne me connait pas. « Il est en convalescence, une mauvaise crise d’appendicite. Mais Kaleb est tout aussi compétent, il réussit à te retaper de vieilles autos en un rien de temps. Fais lui confiance et tu n’auras pas le regretter Princesse. Ce mec a des doigts de fée en ce qui concerne les autos tu peux me croire. » Il lui fit un clin d’œil avant de prendre l’outil dont il avait besoin et de s’en aller à ses occupations. Je repose mon regard sur la jeune femme. « Ecoutez, je ne sais pas ce que vous avez contre moi. Mais je vous promets de vous rendre votre voiture en l’état. Laissez-moi au moins une chance de faire un diagnostic, elle marchera même mieux qu’avant. »

Et voilà, je me doutais bien qu’elle allait finir par me sortir une chose de ce genre. Jusqu’à maintenant, personne ne m’avait réellement reconnu et Jim n’avait rien dit lorsque je lui avais quand même dit que j’avais fait de la prison à cause d’un accident très bête. Il m’avait donné ma chance, m’avait laissé un temps pour faire mes preuves et en avait même été impressionné. Aider mon grand-père quand j’étais jeune avait beaucoup été utile, c’est lui qui m’avait tout appris. Je pose mes mains dans mes poches, me mordant légèrement la lèvre inférieure. « Je vois… Vous savez tout à ce que je vois... » Je marque un temps d’arrêt mais mon ton est assez ironique. Je n’ai pas le temps de dire quelque chose d’autre qu’elle me balance les clés. Je les rattrape au vol alors qu’elle me met en garde, elle ne connait pas toute l’histoire sinon elle ne me menacerait pas de la sorte. Ce n’est pas parce qu’elle me montre son badge de flic qu’elle va réussir à me faire peur. Je soupire, évidemment, de toute la police de la ville, j’ai dû tomber sur celle qui avait dû suivre l’affaire de prêt. Je ne me souviens pas de ce que j’ai fait mais je sais que je l’ai fait et j’ai purgé ma peine, parce que je savais que je l’avais mérité, je me sens suffisamment coupable comme ça. « Pigé madame... » Pas la peine de me le dire deux fois, de toute façon, je n’avais pas envie de faire connerie, j’avais compris la leçon.

Je finis par me tourner vers la voiture en question et ouvre la porte pour pouvoir ouvrir le capot. S’il y a un bruit, ça doit surement venir de là sinon je pousserais l’examen plus loin. « Votre voiture émet une sorte de sifflement en continue ou c’est une sorte de claquement ? » Autant essayer de la détendre en la faisant participer. Je commence quand même par regarder l’état du moteur, pour un véhicule qui n’est pas neuf, tout est encore bien entretenu, ce qui m’étonne encore. Je finis par me tourner vers elle, je ne peux pas m’en empêcher mais j’ai besoin de lui parler de l’incident, si elle est au courant, elle doit croire que je suis un monstre alors que ce n’était qu’une simple connerie de jeunesse. « Ecoutez, l’accident, c’était une grave erreur de jeunesse, je ne maîtrisais rien à l’époque mais maintenant c’est fini tout ça. »