just checking in (madriel)

Adriel est nerveux. Bon d'accord, très nerveux. Depuis quelques minutes déjà, il ne peut s'empêcher de faire les cent pas dans le salon. Zéro le suit joyeusement en remuant la queue, sa langue pendant hors de sa gueule, sur le côté. Il doit certainement penser que c'est une sorte de jeu. Olaf lui, est imperturbable: il est allongé au pieds du canapé et n'ouvre les yeux que pour regarder Adriel marcher. Le jeune homme regarde l'heure sur son téléphone une fois de plus: et il est la même heure qu'il y a quelques secondes. Se maudissant tout seul, il soupire et passe ses deux mains dans ses cheveux, se demandant vaguement pourquoi il est aussi nerveux. Après tout, ce n'est qu'une visite de courtoisie, rien d'autre! Ce n'est pas comme si c'était un rendez-vous ou quelque chose comme ça! Enfin, pas un rendez-vous amoureux, quoi. Matthew l'a prévenu lorsque Adriel a emmené les chiens, qu'il passerait environ trois jours plus tard, juste pour être sûr qu'ils s'acclimatent bien à l'environnement. Et vu que Olaf squatte maintenant le canapé presque 24/24 et que Olaf traîne tellement dans les pattes d'Adriel qu'il en manque souvent de trébucher...Oui on peut dire qu'ils se sont pas trop mal acclimatés!  

Soudain, une sonnerie retentit dans toute la maison et Adriel sursaute. La réaction de Zéro est immédiate: il fonce vers la porte d'entrée telle une tornade en aboyant comme si sa vie en dépendait. Adriel, qui avait posé une main sur son coeur sous le coup de la surprise, sort de sa torpeur et se recoiffe rapidement devant le petit miroir qui est accroché sur l'un des murs du salon, avant de vérifier également sa tenue. Un simple jean foncé, et un pull en coton gris agréable à porter même l'été. De son côté, Zéro est toujours dans l'entrée, en train d'aboyer à la porte. Adriel s'y précipite donc et attrape le chien par le coller "Du calme, Zéro!" Il a été appelé comme ça d'après le chien dans le dessin animé de Tim Burton. Il est loin d'être aussi petit que celui du film, mais il est tout blanc et c'est une vraie pile électrique. En y mettant de la force, Adriel réussit à le faire reculer un peu, juste assez pour pouvoir ouvrir la porte. Comme prévu, Matthew est là: pile à l'heure, et aussi beau que la première fois qu'Adriel l'a vu. D'ailleurs celui-ci reste momentanément sans voix, l'espace d'une seconde. Ses paupières papillonnent et il s'éclaircit la gorge: Zéro s'est arrêté d'aboyer, sûrement parce qu'il a reconnu Matthew. Adriel consent alors à le lâcher et celui-ci ne perd pas de temps pour se jeter sur leur visiteur. "Bonjour", dit finalement Adriel d'une voix légèrement enrouée. "Désolé pour Zéro. Je crois qu'il s'est autoproclamé protecteur de la maison!" Il siffle et Zéro s'arrête soudainement, tournant la tête vers lui: "Allez, rentre!" Zéro hésite un instant, puis ne semble pas se formaliser, parce qu'il retourne à l'intérieur en courant joyeusement. Adriel sourit et lève les yeux au ciel avant de s'effacer pour laisser la place à Matthew. "Olaf est en train de dormir. Il est sorti ce matin et je crois que ça l'a épuisé." Adriel guide ensuite Matthew jusqu'au salon, tout en essayant de ne pas avoir l'air trop ridicule. Du coin de l'oeil, il voit Zéro entrer dans la cuisine à l'américaine et littéralement dévorer ses croquettes, tout en en mettant partout en même temps. Adriel se retient de dire: ce chien est un vrai cochon. Il préfère alors se tourner vers Olaf. Il s'accroupit près de lui et le grattouille derrière les oreilles. "Hey, Olaf. Regarde qui vient te voir." C'est comme si sa phrase avait déclenché quelque chose, piqué l'intérêt de l'animal. Il lève la tête et ouvre les yeux. Puis, à la grande surprise d'Adriel, Olaf se lève pour aller voir Matthew.

Adriel essaie de garder son calme, de paraître totalement naturel. Pourtant intérieurement, il a l'impression d'être un gamin de dix ans, nerveux et trépignant. Il regarde Matthew passer un regard critique dans son salon et essaie de se changer les idées en allant réveiller Olaf. Il n'aime normalement pas tellement qu'on le dérange lors de sa sieste, mais là il semble avoir de bonnes raisons de se lever. Il va voir Matthew sous le regard à la fois surpris et admiratif d'Adriel. Puis le jeune homme sursaute légèrement en entendant son visiteur s'adresser à lui après avoir papouillé Olaf pendant une longue minutes. "Oh euh, oui bien sûr!" Il montre le salon d'un vague geste de la main. "Le salon, où Olaf passe le plus clair de son temps.
Il aime bien se mettre ici, près de la fenêtre parce que le soleil le réchauffe." Et pour cause, la pièce illuminée voit un immense rayon de soleil se concentrer entre la table basse et la télévision. L'endroit étant naturellement réchauffé, le vieux chien en a fait sa place. Adriel a donc placé un gros coussin moelleux juste là pour ne pas qu'il soit directement à même le sol. Il fait ensuite signe à Matthew de le suivre, passe devant la cuisine qu'il n'a pas vraiment besoin de montrer. Elle est spacieuse et bien rangée, mais pas vraiment importante étant donné que les chiens ne viennent que pour y manger. Et dans le cas de Zéro, pour en mettre partout! D'ailleurs le jeune chien suit joyeusement Adriel, manquant par plusieurs fois de le faire trébucher. "Zérooo", prévient-il. Mais c'est comme si il avait parlé à un mur, car le chien se contente de courir dans le couloir, en direction des chambres. Ils passent devant une première porte qui est fermée et Adriel s'adresse finalement à Matthew: "Ici c'est la chambre de ma colloc' et en général il n'y a qu'Olaf qui y rentre. Il lui arrive de dormir sur son lit, mais ce n'est pas arrivé souvent sachant qu'elle laisse sa porte fermée." Ils avancent un peu plus. "Salle de bain, buanderie. Ils n'entrent pas là non plus...Et là c'est ma chambre." Contrairement à sa colocataire, Adriel ne ferme jamais sa porte. Il aime bien pouvoir aller et venir dans l'espace entier de l'appartement: et surtout il ne veut pas que ce soit une zone interdite pour les animaux. Zéro est déjà dans la pièce et il saute sur le lit, tournant plusieurs fois sur lui-même avant de s'allonger. Adriel roule des yeux, se tournant vers Matthew. "Comme vous pouvez le voir, il a tout de suite trouvé son coin et il dort avec moi depuis qu'il est arrivé. J'ai essayé de lui mettre un coussin comme pour Olaf mais il refuse de dormir dessus." Ce n'est pas faute d'avoir essayé, d'ailleurs! Mais Zéro est têtu. "Derrière la maison il y a un petit jardin ainsi qu'une terrasse mais j'essaie d'emmener Zéro le plus souvent dans le par du Chêne Blanc pour qu'il puisse se défouler. Le jardin est plus le coin d'Olaf. Voilà, je pense avoir fait le tour. Oh,
nous avons également une 3ème chambre mais nous n'y allons jamais non plus. Elle est juste pour une éventuel 3ème colocataire. Là je crois que c'est vraiment tout. " Adriel sourit et détourne le regard tout en passant une main sur sa nuque,
ne sachant pas vraiment quoi ajouter. Il espère juste sincèrement que Matthew va apprécier le nouveau foyer d'Olaf et Zéro. Ça briserait le coeur d'Adriel de les voir partir. Il s'est déjà tellement attaché à eux, après tout...

Adriel sourit tout en regardant Zero s'allonger sur son lit, posant sa tête contre le matelas. Il ne les lâche pas du regard pendant quelques instants puis ferme les yeux, se sentant apparemment en sécurité. Et surtout parce qu'il sent certainement que personne n'est en danger ici non plus. Comme le dit Matthew, Zero serait prêt à les protéger, sa colocataire et lui. "Je n'en doute pas. Je pense qu'il s'est autant attaché à nous, que nous à lui. La maison serait déjà vraiment vide sans lui. Et sans les choses qu'il fait tomber parce qu'il fonce dans les meubles." Il pouffe de rire en repensant à la crise démentielle que sa colocataire à poussé en voyant que Zero avait fait tomber un de ses vases: horrible, le vase. Adriel essayait de trouver un moyen de se débarrasser de cette mocheté depuis des années et il a donné une bonne friandise à Zero un fois sa tornade de soeur partie. Pour le remercier. Ils passent ensuite au jardin, et Matthew note encore quelques petites choses dans son calepin avant de lui dire que tout semble bien. Adriel se sent réellement soulagé, comme si un énorme poids venait de lui être retiré des épaules. Pourtant il sait se contenir et se contente de sourire tout en hochant la tête. "Je suis content de les avoir, moi aussi." Puis Adriel passe une main dans ses cheveux, malheureux à l'idée que les deux chiens manquent au personnel du refuge. Evidemment que Zero et Olaf doivent leur manquer! Ils étaient dans cette institution depuis si longtemps...Et, avant même qu'il ne puisse réfléchir, les mots sortent de sa bouche sans prévenir. "Nous passerons vous voir" Puis il manque de paniquer,
sentant le rouge lui monter aux joues alors qu'il détourne le regard "Enfin je veux dire: Zero, Olaf et moi on pourrait passer vous voir de temps en temps. Si vous voulez, évidemment. Histoire de ne pas couper totalement le contact." Il essaie de se persuader qu'il ne ferait ça que pour ses chiens, mais ce n'est pas totalement le cas. En réalité, Adriel n'arrive pas à se faire à l'idée de ne pas revoir Matthew dans l'immédiat. Même si ils ont des chances de se croiser en ville, ce n'est pas pareil. Adriel hoche ensuite fermement la tête en entendant Matthew le prévenir de prendre le temps de présenter leur éventuel nouveau colocataire aux chiens avant de le faire vivre dans la maison. Et il comprend totalement. Zero peut être très dominateur quand il veut: pas avec Adriel, mais si quelqu'un d'inconnu débarque, il voudra forcément défendre son territoire et prendre le dessus. "Je comprends; mais nous n'avons pas prévu de prendre de colocataire pour l'instant. Ma soeur voit son petit ami hors de la maison donc il est rare qu'il soit là et moi je n'en ai pas donc je pense que pour l'instant il n'y a pas matière à s'alarmer." C'est vrai que niveau relations amoureuses, c'est le calme plat pour Adriel depuis...En fait depuis si longtemps qu'il a préféré arrêté de compter. Mais sa soeur et lui on passé un accord: aucun mec qui vivrait à long terme ici. Quelques nuits ok, mais pas plus. Sinon l'un ou l'autre devrait quitter l'appartement pour ne pas avoir à faire subir sa vie privée à l'autre. Ce qui leur parait normal. Adriel rit ensuite à la légère blague de Matthew. Ses yeux si spéciaux de par leurs couleurs semblent briller et le blondinet manque de s'y noyer. Pourtant il se reprend et attrape les papiers que celui-ci lui tend. Effectivement, ce sont les papiers notifiant qu'il sera propriétaire des chiens et qu'une dernière visite aura lieu dans un mois, encore pour être sûr que tout se passe bien. En tout cas avant cela, il sera déjà leur propriétaire, ce qui le rend heureux. "Un stylo?", demande-t-il et Matthew lui tend immédiatement le sien. Leurs doigts se touchent brièvement le temps que Adriel l'attrape et il sent comme un courant électrique le traverser des pieds à la tête. Même la première fois qu'ils se sont vus, ils ne se sont pas touchés. Et ce geste, quoi que bref, lui parait pourtant si intime qu'il ne peut s'empêcher de rougir encore. Puis il signe et tend les papiers à Matthew. "Voilà..." Matthew prend les papiers mais Adriel ne les lâche pas tout de suite. En fait, c'est comme si le temps s'était arrêter: il ne veut pas que Matthew parte déjà. Lorsqu'il relève les yeux, il tombe sur le regard de Matthew, qui le cloue littéralement sur place. Quand est-ce qu'ils se sont autant rapprochés?! Leurs corps se touchent presque, après tout! Es-ce lui qui a avancé? Ou Matthew? L'esprit embrumé, Adriel n'arrive plus à réfléchir. Soudain, une masse percute sa jambe et il sursaute, lâchant les papiers et brisant le lien qui semblait se créer. Zero est là, et le regarde, sa queue battant joyeusement de gauche à droite et la langue pendante. Adriel lève les yeux au ciel et lui accorde une caresse sur le sommet du crâne; mais dans le fond il lui en veut. Il a bien choisi son moment pour débarquer, celui-là!

Adriel essaie de ne pas être trop déçu. D'une part parce qu'il aurait aimé que Zero ne soit pas arrivé à ce moment précis, mais aussi parce que Matthew doit partir. Et Adriel aimerait tellement qu'il reste...est-ce que c'est normal de s'attacher à quelqu'un comme ça et aussi vite?! Puis Matthew reprend la parole et semble un peu mal à l'aise. Ne comprenant pas vraiment pourquoi, Adriel penche légèrement sa tête sur le côté et ses yeux s’écarquillent légèrement quand celui-ci lui demande si il veut sortir avec lui pour boire un café. Ou autre chose. Bon, Adriel a déjà été invité, mais pas comme ça: et en général c'était surtout par des mecs pas agréables ou encore des abrutis de sa classe qui voulaient se ficher de lui. Le fait que cette fois-ci soit plus sérieuse lui fait bizarre et il panique un peu. Piquant un fard, il détourne un instant le regard et se sent quand même assez rassuré de voir que Matthew n'est pas non plus à 100% sûr de lui. Un peu comme si il avait peur qu'Adriel ne dise non? Instinctivement, il a envie de lui demander pourquoi. Pourquoi est-ce que Matthew tient tant à le revoir? Il n'est pas forcément habitué aux attentions, et aux autres. Mais il voit d'ici sa soeur lui crier d'accepter en le secouant dans tous les sens. Et puis, il faut dire qu'il a vraiment, vraiment envie de revoir Matthew. "Oh euh...Oui, bien sûr." Son visage doit très certainement être rouge pivoine, mais Adriel essaie de faire bonne figure quand même. "Enfin pas oui, je vous prend pour un dérangé, mais oui je veux bien sortir avec vous...Pour un café! Pas sortir...Oui non moi aussi je suis nul, décidément." Heureusement que sa soeur n'est pas là pour voir ce triste spectacle. Adriel, gêné, passe une main sur sa nuque et prend une profonde inspiration. Il ne peut pas s'empêcher de rire face à l'étrangeté de la scène, surtout vis à vis des chiens qui sont là en train de les regarder. "Je crois qu'on pourrait commencer par se tutoyer, non?", demande-t-il tout de même alors que Zero passe une fois de plus près de ses jambes et manque de le faire tomber en avant. "Zeroooo, arrête! Je crois que monsieur veut sortir." En entendant ces mots, le chien semble comprendre de lui-même et se dirige en courant vers la porte d'entrée, manquant même de glisser dans un virage. Adriel ne peut s'empêcher de rire, mettant une main devant sa bouche: il n'aime pas se moquer de son chien, mais celui-ci est vraiment trop comique parfois. Ils se sont bien trouvés, aussi maladroits l'un que l'autre. "D'accord, j'ai compris..." Adriel soupire et attrape la laisse ainsi que le harnais qui se trouvent sur le comptoir de la cuisine. "Vous...Enfin j'veux dire "tu", veux venir avec nous? A moins que tu ne doives encore bosser?" Adriel regrette presque sa question, parce que comme si il n'avait rien de mieux à faire que de crapahuter avec Adriel et son chien...

Adriel sourit quand Matthew accepte qu'ils se tutoient. Cela leur donne une certaine proximité et il apprécie ça. Vraiment. Parce que pour la première fois de sa courte vie, Adriel a réellement envie de se rapprocher de quelqu'un. D'avoir le courage de laisser une autre personne entrer dans sa vie et dans son quotidien. Ca lui demande beaucoup d'efforts, mais il est étrangement prêt à les faire pour Matthew. Pour quelqu'un qu'il n'a rencontré qu'il y a quelque jours! Puis quand Zero manque de le faire tomber, Adriel perçoit le mouvement que Matthew a fait pour le rattraper au cas où il tombe. Et, dans sa folie, Adriel regrette presque de ne pas être tombé. Il lui propose ensuite maladroitement de venir avec lui pour sortir Zero et s'attend à un refus. C'est pour cela qu'il est encore plus surpris quand Matthew accepte. Tellement qu'il n'a pas le temps d'esquisser un mouvement de recul quand celui-ci se rapproche de lui d'un coup tout en lui disant cela. "Oui, d'accord. Enfin je veux dire,
si tu ne dois pas retourner bosser tout de suite. Je ne veux pas non plus que tu aies des ennuis à cause de moi." Il se contente de sourire légèrement, ses yeux plongés dans celui de Matthew. Et encore une fois, c'est Zero qui le rappelle à l'ordre en aboyant bruyamment depuis l'entrée. Adriel sursaute et en lâche presque la laisse des mains, puis rit. "Je crois qu'on devrait y aller, sinon il risque d'ameuter tout le quartier." Après avoir tapoté une dernière fois la tête d'un Olaf endormi depuis longtemps, Adriel se dirige vers la porte d'entrée. Zero est assis là, la langue pendante et les yeux presque écarquillés. Lorsqu'il voit son maitre arriver, il lui fonce dessus et Adriel accuse le coup, en le forçant à rester les quatre pattes sur le sol. "Zero, stop!" Mais cette fois, ça n'a pas réellement d'effet sur le chien, qui laisse tout de même Adriel lui passer le harnais avant d'ouvrir la porte. Une fois dehors, Adriel ferme à clefs et essaie de trouver quelque chose à dire. Il n'aime pas vraiment rester dans le silence, il trouve ça souvent trop gênant. "En général, nous allons jusqu'au Chêne et je le lâche dans le parc.", dit-il tout en se dirigeant vers sa destination habituelle. "Le première fois j'ai eu tellement peur qu'il saute sur des enfants ou sur des gens que j'ai à peine osé le laisser courir. Maintenant il va voir tout le monde et les gens semblent bien l'aimer." De toute façon, il n'est pas difficile d'aimer Zero. Puis, détachant son regard du chien, Adriel se tourne légèrement vers Matthew. "Qu'est-ce qui t'as donné envie de faire ce métier là? Je veux dire,
certaines personnes préfèrent être vétérinaires, par exemple."